La lucite estivale, généralement peu dangereuse, se manifeste par des petits boutons et des démangeaisons déclenchés par l’exposition au soleil. Voici quelques conseils pour éviter ces symptômes.
L’été approche, et avec lui les vacances au bord de l’eau, les bains de soleil… Et les lucites estivales. Derrière ce terme se cache ce que l’on nomme habituellement « allergie au soleil». Ce phénomène sans gravité est assez fréquent puisqu’il concerne 10 à 20% de la population française, surtout des femmes âgées de 20 à 30 ans, selon le Pr Laurent Misery, chef du service de dermatologie au CHRU de Brest et président de la Société française des sciences humaines sur la peau.
Petits boutons et démangeaisons au rendez-vous
L’allergie au soleil, aussi appelée lucite, est déclenchée par l’exposition soudaine et prolongée aux rayons ultraviolets A du soleil, alors que la peau n’a pas vu le soleil depuis plusieurs mois. Qu’elles soient très claires avec des taches de rousseur, mates ou brunes, toutes les peaux peuvent être touchées. Toutefois, « le risque est beaucoup plus faible pour les peaux foncées, car elles ont une photoprotection naturelle », indique le Pr Misery.
« Des petits boutons rouges apparaissent au niveau des parties exposées au soleil, indique le dermatologue. Ils peuvent provoquer des démangeaisons importantes moins de 12 heures après l’exposition. Le haut du torse, les bras et les jambes sont surtout atteints. Par contre, le visage et les mains, qui sont exposés au soleil toute l’année, ne sont pas concernés ».
Bien qu’on ne connaisse pas la cause exacte de ces symptômes, les mêmes effets peuvent aussi survenir après une séance d’UV en cabine de bronzage. Désagréables mais sans risque, « ces éruptions disparaissent au bout d’une dizaine de jours si l’on évite de s’exposer de nouveau au soleil », précise le médecin. Toutefois, il existe une autre forme d’allergie au soleil appelée « lucite polymorphe » qui, elle, provoque des symptômes à chaque nouvelle exposition aux UV B du soleil, au printemps comme à l’automne.
Comment s’en prémunir ?
« Pour se protéger, il faut s’exposer progressivement, éviter d’aller au soleil entre 12 heures et 16 heures, porter des vêtements protecteurs et appliquer toutes les deux heures une protection solaire à indice élevé », d’après le livre Thérapeutique dermatologique.
Outre ces quelques conseils, il est possible d’agir bien en amont pour préparer la peau au soleil. Ainsi, la prise de bêtacarotène, une substance que l’on trouve à l’état naturel dans certains fruits et légumes (carottes, mangues…), mais aussi sous forme de compléments alimentaires peut être une solution. Des médicaments, les antipaludéens de synthèse, peuvent également être prescrits pour leurs vertus anti-inflammatoires. Mais chez certaines personnes, il n’arrive qu’aucun de ces traitements ne fonctionne. Dans ce cas, il reste encore une solution : suivre une cure d’UV médicaux (également appelée « puvathérapie »), prescrite et réalisée chez un dermatologue. La cure permet de désensibiliser la peau aux UV en exposant le patient à des doses croissantes d’UV A durant les deux mois précédant les premiers jours de beau temps.